La téléphonie mobile par GSM (Global System for Mobile communication) est incontestablement devenue un outil intéressant, voire indispensable à certaines professions. La prolifération des antennes GSM dans le paysage wallon soulève cependant dans la population des inquiétudes quant à leur effet potentiel sur la santé, que l’on soit utilisateur de GSM ou non. De nombreuses personnes s’interrogent également sur le choix des sites des antennes et sur les règles légales qui président à l’installation des antennes.
Principes de fonctionnement
La téléphonie mobile fonctionne grâce à des ondes électromagnétiques de haute fréquence qui assurent la communication entre les stations relais et les utilisateurs. Le territoire à couvrir est divisé en « cellules » contiguës. Au centre de chaque cellule, se trouve une station relais, qui comporte une ou plusieurs antennes.
Ces antennes sont conçues à la manière d’un phare qui éclairerait essentiellement dans le plan horizontal. De la sorte, l’intensité du rayonnement reçu au sol à proximité de l’antenne n’est pas plus important que le rayonnement reçu à plusieurs centaines de mètres de l’antenne. Cependant, dans l’axe du faisceau, l’intensité du rayonnement est d’autant plus importante qu’on est proche de l’antenne.
Le téléphone portable comporte également un émetteur et un récepteur. L’émetteur est de plus faible puissance que celui des stations relais mais, étant utilisé à proximité de la tête de l’utilisateur, il est susceptible de produire des effets plus importants. Il faut noter que toute la population est soumise au rayonnement des antennes relais, mais que seuls les utilisateurs d’un téléphone portable subissent les effets de celui-ci.
Une onde électromagnétique est constituée d’un champ électrique et d’un champ magnétique en interaction et proportionnels l’un à l’autre. Elle est caractérisée par sa densité de puissance, exprimée en watt par mètre carré (W/m2 ), proportionnelle au carré de l’intensité du champ électrique, exprimé en volt par mètre (V/m).
Les effets que peuvent avoir les rayonnements électromagnétiques en très haute fréquence sur le corps humain et la santé varient en fonction de la fréquence, de l’intensité et de la durée d’exposition. On distingue des effets thermiques et des effets non thermiques.
Les effets thermiques
Les effets thermiques sont les effets d’augmentation de température des tissus humains sous l’influence des ondes. Ils se manifestent principalement lors de l’utilisation de l’appareil mobile. L’énergie des ondes est absorbée par le corps, et principalement par la tête de l’utilisateur, et est transformée en chaleur. Ces effets sont les mieux connus, car ils sont plus faciles à étudier. La norme fédérale de 20.6 V/m actuellement en vigueur est uniquement basée sur les effets thermiques. On peut évaluer approximativement l’élévation de température que produirait une intensité donnée sur un tissu humain. _ A partir de ce résultat, un coefficient de sécurité important est appliqué, assurant que les élévations de température susceptibles de se produire sont négligeables tant pour les utilisateurs d’un appareil portable, que pour la population soumise au rayonnement des émetteurs. Ce n’est qu’en cas d’une utilisation très intensive qu’un tel effet pourrait se produire pour l’utilisateur.
Les effets non thermiques
A côté des effets thermiques, consistant essentiellement en un échauffement, d’autres effets sont de plus en plus souvent mentionnés dans la littérature scientifique. Ils se produiraient à des niveaux d’intensité nettement plus faibles que les limites recommandées pour la protection contre les effets thermiques. Des études et rapports font état d’effets biologiques sur les cellules ou sur la barrière hémato-encéphalique (barrière sang-cerveau) ou encore d’effets sur le système nerveux. Différents symptômes ont également été signalés, tels que fatigabilité, irritabilité, céphalées, effets cardiovasculaires, etc.… Ces effets sont généralement difficilement quantifiables et varient selon les individus. La controverse entretenue à propos de ces effets non thermiques porte principalement sur le niveau de l’intensité d’exposition à partir duquel ils se produisent et en conséquence sur le choix d’une limite de protection à appliquer.
L’Organisation mondiale de la santé a publié différents aide-mémoire sur le sujet. Elle recommande le dialogue et une bonne communication entre l’opérateur, les autorités locales et le public au moment de la planification d’une nouvelle antenne.
Le Conseil de l’Europe préconise la révision des valeurs seuils actuelles (0,6 V/m pour tous et partout). Voir : Résolution 1815 du Conseil de l’Europe : Le danger potentiel des champs électromagnétiques et leur effet sur l’environnement
Si vous souhaitez connaître votre exposition aux rayonnements électromagnétiques, si vous avez un doute sur ce à quoi vous êtes exposés, vous pouvez demander une mesure de contrôle auprès de l’Issep (Institut scientifique de service public). Cette mesure est normalement gratuite pour le particulier.
Vous avez aussi accès à un cadastre des antennes gsm. La carte avec les antennes en acitvité et leurs caractéristiques techniques sont accessibles via le site de l’IBPT (Institut belge des services postaux et des télécommunications).
Les normes actuellement admises sont basées sur l’effet thermique, après application d’un facteur de sécurité. Toutefois le principe de précaution demande que l’on tienne compte des effets non thermiques, bien que l’on n’ait pas à l’heure actuelle de certitudes à ce sujet, en adoptant des normes sensiblement plus sévères. Les systèmes GSM actuellement en fonctionnement travaillent effectivement à des niveaux sensiblement plus bas que ceux imposés par les normes.
Le risque le plus important se situe cependant au niveau de l’utilisateur et on ne peut que recommander de limiter l’usage du GSM à des communications courtes et pour des motifs non futiles ou encore de recourir à des appareils « mains libres », où l’émetteur ne se trouve pas à proximité de la tête.
Le développement des communications sans fil est un bel exemple des contradictions de notre société de consommation. Les avancées technologiques nous fournissent des moyens de plus en plus sophistiqués, qui nous apportent des facilités, mais dans le même temps leur lot d’inconvénients et d’incidences sur l’environnement et la qualité de vie. Le développement durable, dont le principe est de laisser aux générations futures une terre au moins aussi habitable, implique des choix et interpelle notre responsabilité individuelle et collective. Cela est vrai dans tous les domaines, et notamment dans celui qui nous concerne ici. Un moyen terme doit être trouvé entre santé, qualité de vie et facilités de communications.
Documentation :
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