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L’Europe interdit les lampes à incandescence pour 2012.
Energétiquement parlant, c’est un bon choix. Les lampes fluocompactes ou économiques consomment 4 à 5 fois moins qu’une lampe à incandescence et elles ont une durée de vie 6 fois supérieure (6000 heures pour 1000 heures).
Seulement voilà, depuis quelque temps, on incrimine les lampes économiques de nombreux maux : on les associe à une pollution potentielle au mercure ; on les pointe du doigt en raison de leur rayonnement électromagnétique ; on leur reproche de ne pas convenir pour les éclairages temporaires en raison de leur temps de mise en route et on s’interroge sur leur rayonnement dans le spectre ultraviolet.
Qu’en est-il ?
Une lampe fluocompacte fonctionne comme un tube "néon" linéaire. C’est donc un tube torsadé qui contient un mélange d’argon [1], de vapeur de mercure et une poudre fluorescente à base de sel de phosphore sur la surface interne de ses tubes. Dans la base de l’ampoule, on trouve encore un ballast qui est un régulateur électronique qui permet d’obtenir une lumière constante. Le rayonnement électromagnétique, c’est lui !
Le mercure :
Une lampe fluocompacte en contient plus ou moins 4mg mais cette quantité varie selon les modèles et les marques.
Le mercure est un métal toxique.
Le mercure est très dangereux pour la santé des bébés, des enfants et des femmes enceintes, et pour l’environnement. Il peut contaminer par exemple une nappe phréatique via la pluie si les lampes ne sont pas éliminées correctement [2]. A l’utilisation la fluocompacte ne représente aucun danger pour l’utilisateur, le mercure reste prisonnier dans le tube de verre.
Néanmoins, les lampes usagées requièrent un traitement particulier.
Si l’ampoule est intacte, vous pouvez :
la déposer dans le magasin où vous en achetez une nouvelle ;
la déposer, lors de votre passage au parc à containers, avec "Les petits appareils électroménagers et outillage électrique de jardin".
Et si par mégarde, le tube se brise ?
Il convient alors de respecter quelques règles de sécurité.
Ouvrir les fenêtres, faire sortir les personnes de la pièce et laisser aérer pendant 15 minutes.
Rassembler les morceaux de verre et la poudre avec un morceau de carton ou de papier rigide.
Ramasser les derniers petits morceaux avec un papier essuie-tout humide, passer plusieurs fois. Si la surface est couverte par un tapis, passer l’aspirateur puis enfermez le sac dans un sac plastique étanche. Les fois suivantes où vous passerez l’aspirateur veillez à aérer avant, pendant et après (les poussières de mercure sont remises en suspension).
Ranger les restes de l’ampoule, les morceaux de verre et les essuie-tout dans un sac plastique fermé. Il devra être déposé au parc à container.
Ondes électromagnétiques :
La fluocompacte, au même titre que le tube fluorescent ou une lampe à incandescence émet des rayonnements magnétiques dans le spectre des 50 Hertz (Hz) [3]. Au-delà de 5 centimètres de distance, le rayonnement magnétique est en-dessous de la norme de 0,4 micro Tesla (µT). De par la présence du ballast dans le culot de l’ampoule, les lampes fluocompactes émettent aussi des rayonnements magnétiques dans le spectre compris entre 25 kHz et 90 kHz. Le rayonnement magnétique revient sous la norme à une distance de 20 centimètres de la lampe.
Néanmoins, cela reste des rayonnements magnétiques et la prudence invite à maintenir une distance comprise entre 30 et 60 centimètres d’une lampe fluocompacte allumée pendant de longues périodes. C’est surtout vrai pour les lampes de chevet et les lampes de bureau.
Il est à noter qu’une fluocompacte peut aussi perturber le fonctionnement de certains appareils électroniques (parasites) chez certaines personnes équipées d’implants ou de prothèses médicales (stimulateurs cardiaques, pompes à insuline, implants auditifs…).
Le rayonnement ultraviolet :
Les lampes fluocompactes émettent bien des rayonnements ultraviolets. Ce rayonnement est facilement retenu par le verre par exemple et c’est pour cette raison que certains fabricants ont placé une seconde enveloppe de verre autour du serpentin lumineux.
Concernant la question des déchets et des coûts environnementaux, il est clair que l’ampoule fluocompacte reste plus économique en ce qui concerne son rendement énergétique. Cependant, dans une vision plus globale, il est important de considérer les composants électroniques mis en oeuvre, la chimie, les éléments plastiques, les substances luminescentes et les colles, utilisés en abondance à l’intérieur, sans oublier le mercure. Si chaque Européen possède seulement 5 à 10 de telles lampes dans quelques années, cela représente déjà une certaine quantité de métaux lourds et d’autres déchets industriels (Institut français de baubiologie).
Cependant, les lampes économiques ne sont sans doute qu’une étape vers d’autres façons de s’éclairer. On parle beaucoup d’ampoules LED. [4] Cependant, alors que les ampoules classiques peuvent facilement fournir une forte intensité lumineuse (exprimée en lumens), une LED ne peut encore éclairer que faiblement. Cela limite actuellement les solutions domestiques.
Toutefois, l’évolution des techniques est constante et très prometteuse. Certaines sont déjà appliquées dans la signalisation routière, automobile ou cycliste (clignotant, veilleuses, feux de position).
Quelques petits conseils pratiques pour réduire les dépenses d’éclairage :
privilégiez les apports de l’éclairage naturel ;
pensez à éteindre vos points lumineux en quittant une pièce non équipée de lampes économiques ;
adaptez au maximum la puissance de vos lampes à vos besoins : lecture, travail de bureau, cuisine, etc., toutes les activités ne nécessitent pas la même intensité lumineuse ;
vérifiez la classe A des matériels achetés.
D’autres conseils sur le site des Guichets de l’Energie de la Région wallonne.
[1] Classé parmi les gaz rares, l’argon est un gaz inerte présent dans notre atmosphère, le troisième constituant en importance (0,933 % en volume), donc pas si rare que ça :-))
[2] L’ampoule fluocompacte usagée est bien un déchet dangereux. Cependant à titre de comparaison et afin d’insister sur l’importance pour chacun de gérer correctement ses déchets, sachez que par rapport à d’autres produits, cette quantité est négligeable. Une pile bouton par exemple contient 25 mg de mercure et un ancien thermomètre au mercure de 500 à 2000 mg.
[3] Cette fréquence de 50 Hz, encore appelée basse fréquence, est la fréquence des circuits d’approvisionnement du courant électrique dans les maisons.
[4] Le LED est une diode électroluminescente, abrégée sous les sigles DEL ou, plus couramment, LED (pour light-emitting diode).
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